Les logements vacants en Ille-et-Vilaine
Le Département d'Ille-et-Vilaine et les logements vacants
L’accélération des transitions pour préserver l’environnement et la qualité de vie s’inscrit dans une démarche de sobriété foncière fixée par la loi Climat et résilience, publiée en 2021.
Avec l'objectif du zéro artificialisation nette (ZAN) en 2050, cette loi fixe une réduction majeure du rythme de consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers. Pour atteindre cet objectif, tout en développant l’offre de logements, la remise sur le marché des logements vacants est un axe essentiel.
Dans le cadre de l’observatoire de l’habitat, le Département d'Ille-et-Vilaine a confié à l’ADIL 35 l'exploitation du fichier LOVAC, nouvelle base de données sur les logements vacants. Ce fichier combine des informations qui permettent aujourd’hui de caractériser très finement chaque logement vacant à l'adresse.
LOVAC dresse ainsi un état des lieux plus précis de la vacance dans le parc privé au 1er janvier 2020, avec des actualisations à venir.
LOVAC est un outil du Plan national de lutte contre les logements durablement vacants, mis en œuvre en 2020. Ce plan a pour objectif, le repérage, la caractérisation, le suivi des logements vacants de longue durée et la diffusion d'un ensemble d'outils opérationnels, comme la solution Zéro logement vacant.
Quel diagnostic ?
À l’échelle du département d’Ille-et-Vilaine, 12 932 logements du parc privé (2,6%) sont recensés vacants depuis au moins 2 ans, au 1er janvier 2020.
Quelles sont les principales caractéristiques de ce parc durablement vacant ?
- 57% des logements sont situés en zone urbaine au sens du PLU,
- 65% sont des maisons,
- 56% sont des T1-T2,
- 29% sont dégradés ou très dégradés.
Rennes Métropole détient 22% de ce parc privé recensé durablement vacant soit 1 logement Brétilien sur 5 situé sur son territoire.
(Source : LOVAC 2021).
La taxe d'habitation sur les résidences principales a été supprimée en 2023, entraînant la disparition des données fiscales collectées en vue de cette taxation. Ces données étaient jusque-là essentielles à l’identification de l'ensemble des statuts d’occupation du parc de logements (résidences principales, résidences secondaires et logements vacants).
La transition vers Gérer Mes Biens Immobiliers (GMBI) a profondément modifié la collecte et la qualification des données d’occupation. Le système GMBI, lancé en 2021 et généralisé en 2023, impose aux propriétaires une déclaration annuelle de l’occupation de leurs biens. Cette évolution a permis d’actualiser massivement les statuts d’occupation, mais a également généré des erreurs, des incompréhensions et des ajustements, notamment lors de la première campagne de déclaration. Les conséquences se sont traduites par des dégrèvements importants et une variabilité accrue des données, rendant les séries historiques difficilement comparables.
Implications pour l’interprétation des données LOVAC
Rupture de série et difficile comparaison entre millésimes LOVAC
La suppression du filtre « ccthp » et l’arrivée de GMBI constituent une rupture de série méthodologique. Il devient délicat, voire impossible, de comparer directement les données LOVAC 2025 avec LOVAC 2024 ou les Millésimes précédents. Cette rupture nécessite une grande prudence dans l’analyse des tendances et invite à privilégier des analyses sur plusieurs années, en tenant compte des changements de méthode.
Prudence et contextualisation
L’augmentation du nombre de logements vacants dans LOVAC 2025 ne doit pas être interprétée comme une aggravation soudaine de la vacance, mais comme la conséquence d’une meilleure identification et d’un changement de cadre statistique. Il est essentiel de contextualiser les chiffres et de communiquer clairement sur la nature de cette évolution, tant auprès des élus que du grand public.
Des écarts accrus entre territoires
La qualité de la donnée LOVAC est désormais fortement dépendante du comportement déclaratif des propriétaires, qui varie selon leur niveau d’information, leur capacité à répondre et leur exposition au dispositif GMBI. On observe notamment des différences marquées entre territoires, selon la densité urbaine et la structure du parc. Ces disparités peuvent entraîner des écarts dans le taux de couverture ou dans la part de vacance observée, indépendamment de la réalité du parc.